Il fiume e il tempo (Ita – Fr – Eng – Esp)

Il fiume e il tempo

Ricordo tutto della strada percorsa. Ma non ricordo come sia finito sulla sponda di questo fiume in un territorio assolutamente verde. Un verde che luccica di foglie e erbe, tanto fitte le une, tanto alte le altre, insieme a formare una stanza sconfinata con un grande balcone spalancato su un orizzonte verde che ondeggia al fiato dolce del vento.

Sto bene. Il mio abito è in perfetto ordine. Il viso sbarbato, i capelli lievemente arruffati come sempre. L’aria profuma di dolce umido muschio. Il fiume scorre lento, verde e silenzioso. La luce è diffusa in tutte le direzioni senza che se ne veda la sorgente.

Non occorre che mi guardi ancora intorno. Ci siamo io e nessun altro. Tanto silenzio mi avvolge con un vago senso d’angoscia.

M’incammino senza sapere dove dirigermi. Seguo la sponda del fiume come fa il puma quando ha sete e cerca il punto più basso per bere. Mi guardo nello specchio sfuggente dell’acqua. Il mio abito scuro mi fa somigliare un po’ al puma.

Sono senza provviste e penso a quando avrò fame. Ho vissuto sempre in città e non sono assolutamente in grado di riconoscere che tipo di piante vivono nelle zone disabitate. Certo – mi dico –le piante crescono anche nelle città. Viali alberati, ampi parchi e giardini, piccoli spazi verdi tra le case. Ma quella rara frutta che si vede sugli alberi non è commestibile.

Nei mercati o nelle campagne non volano i petali dei ciliegi o delle mele, tutto è regolato anche i profumi della merce sulle bancarelle e nelle cassette, e i prodotti che i coltivatori mettono in mostra puoi solamente guardarli. Morderli, se li hai acquistati.

In città solo il vento si muove liberamente. Ma è un vento crudele. Urta i palazzi, ne assorbe gli umori, scende a raffiche sulle strade e i passanti abbassano la testa così per tanto tempo che dalla loro mente spariscono un qualsiasi cielo e anche le piante.

A primavera gli unici fiori sono le case, alcune memoria di antiche fioriture, altre sbocciano, giorno dopo giorno, dal cemento come le loro radici e strappano alla terra lo spazio per esistere. Non rimpiango quel modo di vivere né tutti i vantaggi che sento d’aver perduto. So che il momento che vivo è libertà. Anche dalle abitudini che pur sono un piacevole conforto.

Torno a specchiarmi nel fiume e mi assalgono lo stupore e l’orrore che potrei anch’io essere in fuga come lui.

Ma perché fuggire? La fuga non è che un modo per uscire da una situazione difficile, triste, dolorosa. Io nulla di tutto questo. Sono sposato, ho tre figli e un’amante francese. Insegno letteratura moderna all’Università di Bologna e a quella di Grenoble. Pubblico saggi letterari e scrivo poesie, che sono lette in moltissime nazioni perché tradotte in diverse lingue. Non ho più nulla da desiderare. Non mi manca nulla. Eppure il luogo in cui mi ritrovo è la dimostrazione che fuggo.

Il silenzio mi angoscia e mi spinge a interrogarmi ancora più a fondo se questa fuga non sia che il bisogno di desiderare novità inesplorate.
Come nel mito di Ulisse, se in mia moglie trovo Penelope e nell’amante la mia Calipso, nella mia mente cerco ogni giorno i mari da esplorare assieme a compagni-fantasma che mi permettono di lasciarmi incantare dalla melodia dell’effimero, quella a cui Ulisse è riuscito a sfuggire, quella che in fondo attraversa i miei versi.

Nei miti il mare e gli inferi sono oggetto di esplorazione. Ma in questo luogo io sto vivendo il mito primordiale del Paradiso, prima ancora che l’uomo fosse creato.

Nel Paradiso l’acqua dei fiumi scorreva come adesso?

Mi siedo ai piedi di un albero. Fra i rami rivedo la mela che Eva staccò e quella che dicono cadde sulla fronte di Newton dando un nome al peso umano, al precipitare nel tempo.

Sulla sponda del fiume mi sembra di scorgere l’ombra di Eraclito che passeggia e scrive la sentenza che nessuno potrà cancellare. La ripeto mentalmente, nella lingua di Borges che definisce il filosofo l’artificio di un uomo grigio: Nadie baja dos veces a las aguas del mismo río.

I fiumi e il tempo. Entrambi nomi immobili che portano in sé l’acqua e le ore, misure dell’esistere, del mutamento, annuncio silenzioso della morte.

È qui, in questo virginale verde a fianco del fiume, contro lo scorrere dell’acqua e delle ore, che voglio scrivere il mio ultimo verso, quello che contiene in sé tutte le lingue, e disperatamente trattenere l’eterno.


La rivière et le temps

Je me souviens de tout le chemin parcouru. Mais je ne me souviens pas comment je me suis retrouvé au bord de cette rivière en un paysage absolument vert. Un vert qui scintille de feuilles et d’herbes, les unes si épaisses, les autres si hautes, formant ensemble une pièce sans limites avec un grand balcon largement ouvert sur un horizon verdoyant qui se balance au doux souffle du vent.

Je vais bien. Ma robe est en parfait état. Mon visage rasé de près, mes cheveux légèrement ébouriffés comme toujours. L’air sent le musc doux et humide. La rivière coule lentement, verte et silencieuse. La lumière est diffusée dans toutes les directions sans que la source ne soit visible.

Je n’ai plus besoin de regarder autour de moi. Il y a moi et personne d’autre. Tant de silence m’entoure d’un vague sentiment d’angoisse.

Je marche sans savoir où aller. Je suis la berge comme le fait le léopard quand il a soif et cherche le point le plus bas pour boire. Je me regarde dans le miroir fugace de l’eau. Mon costume sombre me fait ressembler un peu à un léopard.

Je n’ai plus de provisions et je pense quand j’aurai faim. J’ai toujours vécu en ville et je suis absolument incapable de reconnaître quel genre de plantes vivent dans les zones inhabitées. Bien sûr – me dis-je – les plantes poussent aussi dans les villes. Allées arborées, grands parcs et jardins, petits espaces verts entre les maisons. Mais les fruits rares que l’on voit sur les arbres ne sont pas comestible.

Les pétales des cerises ou des pommes ne volent pas sur les marchés ou sur la campagne, tout est réglementé, même les parfums des marchandises sur les étals et dans les caisses, et on ne peut que regarder les produits que les viticulteurs mettent en vitrine. Les mordre si on les a achetés.

Dans la ville, seulement le vent se déplace librement. Mais c’est un vent cruel. Il frappe les immeubles, absorbe leurs humeurs, descend par rafales dans les rues et les passants baissent la tête si longtemps que tout ciel et même les plantes disparaissent de leur esprits.

Au printemps, les seules fleurs sont les maisons, certaines souvenirs de floraisons anciennes, d’autres s’épanouissent, jour après jour, du béton comme leurs racines et arrachent l’espace à la terre pour exister. Je ne regrette pas ce mode de vie ni tous les avantages que j’ai l’impression d’avoir perdus. Je sais que le moment que je vis est la liberté. Même des habitudes qui sont d’un confort agréable.

Je me regarde encore dans la rivière et l’étonnement et l’horreur m’assaillent que moi aussi je puisse être en fuite comme elle.

Mais pourquoi fuir ? La fuite n’est qu’un moyen de sortir d’une situation difficile, triste et douloureuse. Je n’ai rien de tout cela. Je suis marié, j’ai trois enfants et une amoureuse française. J’enseigne les lettres modernes à l’Université de Bologne et à Grenoble. Je publie des essais littéraires et j’écris des poèmes, qui sont lus dans de nombreux pays parce qu’ils sont traduits dans différentes langues. Je n’ai plus rien à désirer. Rien ne me manque. Pourtant le lieu où je me retrouve est la manifestation de ma fuite.

Le silence m’angoisse et me pousse à me demander encore plus profondément si cette fuite n’est rien d’autre que le besoin de désirer des nouveautés inexplorées.
Comme dans le mythe d’Ulysse, si en ma femme je retrouve Pénélope et en mon amante Calypso, dans ma tête je cherche chaque jour les mers à explorer avec des compagnons-fantômes qui me permettent de laisser m’envoûter par la mélodie des éphémères, auquel Ulysse a réussi à s’échapper, la même qui parcourt essentiellement mes vers.

Dans les mythes, la mer et les enfers sont des objets d’exploration. Mais en ce lieu je vis le mythe primordial du Paradis, avant même la création de l’homme.

Au Paradis, l’eau des fleuves coulait-elle comme elle le fait maintenant ?

Je m’assois au pied d’un arbre. Parmi les branches je revois la pomme qu’Eve détacha et celle qu’on dit tomba sur le front de Newton donnant un nom au poids humain, à la chute dans le temps.

Sur la rive du fleuve, il me semble voir l’ombre d’Héraclite marchant et écrivant la phrase que personne ne pourra annuler. Je le répète mentalement, dans le langage de Borges qui définit le philosophe comme l’artifice d’un homme gris : Nadie baja dos veces a las aguas del mismo río .

Les rivières et le temps. Ils sont des noms immobiles qui portent en eux l’eau et les heures, mesures de l’existence, du changement, annonce silencieuse de la mort.

C’est ici, dans ce vert virginal au bord du fleuve, à contre-courant de l’eau et des heures, que je veux écrire mon dernier vers, celui qui contient toutes les langues, et désespérément me cramponner à l’éternel.


The river and time

I remember all the way traveled. But I don’t remember how I found myself at the edge of this river in an absolutely green landscape. A green that shimmers with leaves and grass, the first so thick, the other so tall, together forming a limitless room with a large balcony wide open to a green horizon that sways in the gentle breath of the wind.

I’m doing well. My dress is in perfect condition. My clean-shaven face, my hair slightly tousled as always. The air smells of sweet, moist musk. The river flows slowly, green and silent. The light is diffused in all directions without the source being visible.

I no longer need to look around me. It’s me and no one else. So much silence surrounds me with a vague feeling of anguish.

I walk without knowing where to go. I follow the bank like the leopard does when it is thirsty and seeks the lowest point to drink. I look at myself in the fleeting mirror of water. My dark suit makes me look a bit like a leopard.

I have no more provisions and I think when I will be hungry. I have always lived in the city and I am absolutely unable to recognize what kind of plants live in uninhabited areas. Of course – I thought to myself – plants also grow in cities. Tree-lined paths, large parks and gardens, small green spaces between the houses. But the rare fruits that we see on the trees are not edible.

The petals of cherries or apples do not fly on the markets or in the countryside, everything is regulated, even the scents of the goods on the stalls and in the boxes, and one can only look at the products that the growers display. Bite them if we bought them.

In the city, only the wind moves freely. But it is a cruel wind. It hits buildings, absorbs their moods, bursts down the streets and passers-by hang their heads so long that all sky and even plants disappear from their minds.

In spring, the only flowers are the houses, some memories of old blooms, others bloom, day after day, from concrete like their roots and tear space from the earth to exist. I don’t regret this way of life or all the advantages that I feel I have lost. I know the moment I’m living is freedom. Even habits that are pleasantly comfortable.

I still look at myself in the river and amaze and horror assail me that I too could be on the run like him.

But why flee? Running away is only a way out of a difficult, sad and painful situation. I have none of that. I am married, I have three children and a French mistress. I teach modern letters at the University of Bologna and Grenoble. I publish literary essays and write poems, which are read in many countries because they are translated into different languages. I have nothing more to desire. I don’t miss anything. Yet the place where I find myself is the manifestation of my escape.

The silence worries me and pushes me to ask myself even more deeply if this escape is nothing other than the need to desire unexplored novelties.
As in the myth of Ulysses, if in my wife I find Penelope and in my lover Calypso, in my head I seek every day the seas to explore with companion-ghosts who allow me to let myself be bewitched by the melody of ephemera , from which Odysseus managed to escape, the same one that essentially runs through my verses.

In the myths, the sea and the underworld are objects of exploration. But in this place I saw the primordial myth of Paradise, even before the creation of man.

In Paradise, did the water of the rivers flow as it does now?

I sit under a tree. Among the branches I see the apple that Eve took off and the one that is said to have fallen on Newton’s forehead, giving a name to the human weight, to the fall in time.

On the bank of the river, I seem to see the shadow of Heraclitus walking and writing the sentence that no one can undo. I repeat it mentally, in the language of Borges who defines the philosopher as the artifice of a gray man: Nadie baja dos veces a las aguas del mismo río.

Rivers and time. They are motionless names that carry within them water and hours, measures of the existence, of change, silent announcement of death.

It is here, in this virginal green by the river, against the current of the water and the hours, that I want to write my last verse, the one that contains all the languages, and desperately cling to the eternal.


El río y el tiempo

Recuerdo todo sobre el camino recorrido. Pero no recuerdo cómo terminó en la orilla de este río en un territorio absolutamente verde. Un verde que brilla con hojas y pastos, unas tan espesas, las otras tan altas, formando juntas una habitación sin límites con un gran balcón abierto de par en par sobre un horizonte verde que ondea al dulce soplo del viento.

Estoy bien. Mi vestido está en perfecto orden. Mi rostro bien afeitado, mi cabello ligeramente despeinado como siempre. El aire huele a almizcle dulce y húmedo. El río fluye lento, verde y silencioso. La luz se dispersa en todas direcciones sin que la fuente sea visible.

Ya no necesito mirar alrededor. Estoy yo y nadie más. Tanto silencio me envuelve con una vaga sensación de angustia.

Camino sin saber a dónde ir. Sigo la orilla del río como hace el leopardo cuando tiene sed y busca el punto más bajo para beber. Me miro en el espejo fugaz del agua. Mi traje oscuro me hace parecer un poco a un leopardo.

Estoy sin provisiones y pienso en cuándo tendré hambre. Siempre he vivido en la ciudad y soy absolutamente incapaz de reconocer qué tipo de plantas viven en áreas deshabitadas. Por supuesto – me digo – las plantas también crecen en las ciudades. Avenidas arboladas, grandes parques y jardines, pequeños espacios verdes entre las casas. Pero esa fruta rara que se ve en los árboles no es comestible.

Los pétalos de cerezo o manzana no vuelan en los mercados ni en el campo, todo está regulado, hasta los olores de la mercancía en los puestos y en las cajas, y solo se puede mirar los productos que exponen los cultivadores. Muérdelos, si los compraste.

En la ciudad solo el viento se mueve libremente. Pero es un viento cruel. Golpea los edificios, absorbe su humor, desciende en ráfagas sobre las calles y los transeúntes bajan la cabeza durante tanto tiempo que desaparece de su mente cualquier cielo e incluso las plantas.

En primavera, las únicas flores son las casas, algunas recuerdos de antiguas floraciones, otras brotan, día tras día, del hormigón como sus raíces y arrancan de la tierra el espacio para existir. No me arrepiento de esa forma de vida ni de todas las ventajas que siento que he perdido. Sé que el momento que vivo es libertad. Incluso de hábitos que son un agradable consuelo.

Vuelvo a mirarme en el río y me asaltan el asombro y el horror de que yo también pueda estar huyendo como él.

Pero ¿por qué huir? El escape es solo una forma de salir de una situación difícil, triste y dolorosa. No tengo nada de esto. Estoy casado, tengo tres hijos y un amante francés. Enseño literatura moderna en la Universidad de Bolonia y Grenoble. Publico ensayos literarios y escribo poemas, que se leen en muchos países porque están traducidos a diferentes idiomas. No tengo nada más que desear. No me pierdo nada. Sin embargo, el lugar donde estoy es la demostración de que huyo.

El silencio me angustia y me empuja a cuestionarme aún más profundamente si esto escape no es más que la necesidad de desear novedades inexploradas.
Me siento al pie de un árbol. Entre las ramas vuelvo a ver la manzana que Eva desprendió de la rama y la que, dicen, cayó sobre la frente de Newton, dando nombre al peso humano, al caer en el tiempo.

En la orilla del río me parece ver la sombra de Heráclito caminando y escribiendo la frase que nadie podrá cancelar. Lo repito mentalmente, en el lenguaje de Borges que define al filósofo como el artificio de un hombre gris: Nadie baja dos veces a las aguas del mismo río.

Los ríos y el tiempo. Ambos nombres inamovibles que llevan agua y las horas en ellos, medidas de existencia, de cambio, anuncio silencioso de muerte.

Es aquí, en este verde virginal junto al río, a contracorriente del agua y de las horas, que quiero escribir mi último verso, el que contiene todas las lenguas, y aferrarme desesperadamente a lo eterno.

Poesie di prossima pubblicazione (Ita – Fr – Eng – Esp)

L’altrove della luna- Poesie.

Libro di prossima pubblicazione

Livre à paraître prochainement

Book to be published soon

Libro que se publicará próximamente
*

Niente complimenti.
Questo non è il mio primo libro dunque vi prego di non farmi i complimenti.
Se vi piace la poesia che leggete in copertina, voi potreste pensare di acquistarlo presso l’editore o quando sarà pubblicato e diffuso nei diversi stores.
Grazie.

*

Pas de compliments, s’il vous plaît.
Ce n’est pas mon premier livre donc ne me complimentez pas.
Si vous aimez le poème qui apparaît sur la couverture, vous pourriez penser à l’acheter chez l’Editeur lorsqu’il sera publié et distribué dans les nombreux stores.
Merci.

*

No compliments, please.
This is not my first book so please don’t compliment me.
If you like the poem that appears on the cover, you might think about buying it y from the publisher when it is published and distributed in the various stores.
Thank you.

*

Sin cumplidos, por favor.
Este no es mi primer libro, así que por favor no me halaguen.
Si te gusta el poema que aparece en la portada, podrías pensar en comprarlo del editor cuando se publique y se distribuya en los distintos stores.
Gracias.

La porta (Ita – Fr – Eng – Esp)

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alla mia Catherine

Non vi è errore più grande nell’amore
dell’adattarsi timorosamente l’uno all’altro
e di uniformarsi a vicenda.
Lou Andreas-Salomé, Riflessioni sull’amore

La porta

La porta di legno massiccio
sbattuta da vento gelido e pioggia
aveva separato il mio corpo dal tuo
chiudendoti nella stanza
dove i sogni rinnegano se stessi.
Non potevo vederti ma sapevo
che eri nuda come me,
perché ci siamo scoperti nudi
quando ancora non ci amavamo.
Anime nude –abbiamo pensato
scambiandoci poche parole
in lingue simili ma differenti
accompagnate dai nostri sguardi
sulla vita che si apre
come un frutto nella tempesta
e ci offre le sorprese
d’una primavera inattesa.
Un infinito tremore
inebriava le nostre vene
ci scuoteva sino al cuore.
Era la nostra vita che ci attraeva
il nostro errare nudi
nelle vaste distese della solitudine
che ora sembrano colmarsi
di alberi di fiori di sorrisi improvvisi
e i frutti dolorosi cadevano
sulle acque del fiume verso il mare dell’oblio.
Dietro la porta ascolti attentamente
le mie parole che dalle labbra cadono
come stelle nella notte degli amanti.
Lo so perché sento il tuo respiro
trasformarsi in erotico ansimare
i pugni battere furiosi e le mani
scivolare deliziose sul legno.
I tuoi pugni e le carezze spalancano
quella porta
placano il vento fermano la pioggia
permettono che i sogni rinascano
come gli alberi nelle vaste distese
dove i nostri corpi e le nostre anime
si tendono si abbracciano
senza toccarsi senza piegarsi
senza svellersi dalle proprie radici.

à ma Catherine

Il n’y a pas de plus grande erreur dans l’amour
que de s’accommoder avec crainte
et de se conformer l’un à l’autre.

Lou Andreas-Salomé, Réflexions sur l’amour


La porte

La porte en bois massif claquée
par le vent glacial et la pluie
avait séparé mon corps du tien,
t’enfermait dans la chambre
où les rêves renient eux-mêmes.
Je ne pouvais pas te voir mais je savais
que tu étais nue comme moi,
car nous nous sommes découverts nus
alors que nous ne nous aimions pas encore.
Des âmes nues – pensions-nous
échangeant les premiers mots
dans nos différentes langues
accompagnés de nos regards
sur la vie qui s’ouvre
comme un fruit dans la tempête
et nous offre les surprises
d’un printemps inattendu.
Un tremblement infini enivra nos veines
nous secoua jusqu’au cœur.
C’était notre vie qui nous attirait,
notre errer nus dans les vastes
étendues de la solitude
qui semblent maintenant
être remplies d’arbres de fleurs
de sourires soudains et des fruits douloureux
qui tombent sur les eaux du fleuve
vers la mer de l’oubli.
Derrière la porte tu écoutes attentivement
mes paroles qui tombent de mes lèvres
comme des étoiles dans la nuit des amants.
Je le sais parce que je sens ton souffle
se transformer en halètement érotique,
les poings battre furieusement et les mains
glisser délicieusement sur le bois.
Tes poings et tes caresses ouvrent la porte
apaisent le vent arrêtent la pluie
permettent aux rêves de renaître
comme les arbres dans les vastes étendues
où nos corps et nos âmes
s’étirent et s’embrassent
sans se toucher sans se plier
sans s’arracher à ses propres racines.


The door

The massive wooden door
slammed by icy wind and rain
had separated my body from yours,
locking you in the room
where dreams deny themselves.
I couldn’t see you but I knew you
were naked like me,
because we discovered each other naked
when we didn’t love each other yet.
Naked souls – we thought
exchanging a few words
in different languages
accompanied by our gazes
on life which opens
like a fruit in the storm
and offers us the surprises
of an unexpected spring.
An infinite tremor
intoxicated our veins
shook us to the heart.
It was our life that attracted us,
our wandering naked
in the vast expanses of solitude
that now seem to be filled
with trees of flowers of sudden smiles
and painful fruits falling on the river waters
towards the sea of oblivion.
Behind the door you listen
attentively to my words that fall from my lips
like stars in the night of lovers.
I know because I feel your breath
turning into erotic panting,
fists pounding furiously and hands
gliding deliciously on the wood.
Your fists and caresses open
that door
appease the wind stop the rain
allow dreams to be reborn
like trees in the vast expanses
where our bodies and our souls
stretch each other embrace
without touching without bending
without tearing oneself from one’s roots.


La puerta

La puerta de madera maciza golpeada
por el viento helado y la lluvia
había separado mi cuerpo del tuyo,
encerrándote en la habitación
donde los sueños se niegan a sí mismos.
No podía verte pero sabía
que estabas desnuda como yo,
porque nos descubrimos desnudos
cuando aún no nos amábamos.
Almas desnudas –pensábamos
intercambiando algunas palabras
en diferentes idiomas
acompañadas de nuestras miradas sobre la vida
que se abre como un fruto en la tormenta
y nos ofrece las sorpresas
de una primavera inesperada.
Un estremecimiento infinito
embriagaba nuestras venas
y nos estremecía hasta el corazón.
Era nuestra vida lo que nos atraía,
nuestro deambular desnudos
en las vastas extensiones de soledad
que ahora parecen llenarse
de árboles de flores de súbitas sonrisas
y frutos dolorosos que caen sobre las aguas del río
hacia el mar del olvido.
Detrás de la puerta escuchas atenta mis palabras
que caen de mis labios como estrellas
en la noche de los amantes.
Lo sé porque siento tu respiración
se convirtir en eróticos jadeos,
puños golpear furiosamente y manos deslizar
deliciosamente sobre la madera.
Tus puños y caricias abren esa puerta
apaciguan el viento detienen la lluvia
permiten que los sueños renazcan como árboles
en las vastas extensiones
donde nuestros cuerpos y nuestras almas se extienden
se abrazan sin tocarse sin doblarse
sin arrancarse de sus raíces.

L’eroe (Ita – Fr – Eng – Esp)

.

L’eroe

Il cielo nuvoloso e grigio
apre improvvisamente
uno squarcio luminoso.
Gli alberi spalancano i rami
affinché la linfa salga
dalle radici della terra
e scorra irruenta
nelle vene delle foglie
le trasformi in smeraldi gioiosi.
I fiori allargano i petali
fanno un prato dai mille colori
inebriano api farfalle
e i piccoli insetti che volano ciechi.
Il cielo si chiude e si riapre
come gli occhi della gatta
che sorveglia nella notte le lunghe attese.
E sono gli occhi di una dea che appaiono.
Scaldano l’aria placano il mare
rivaleggiano
con il colore grigio del cielo.
Innamorata guarda dall’alto l’eroe
che lungo i pendii dell’esistenza lotta
armato di musica e parole
contro i crudeli ciclopi
che forgiano coltelli nelle grotte oscure
delle sue debolezze.
Stanco invoca la dea sente
la sua voce la luce che lo inonda
Il calore del suo corpo
il fuoco dei suoi baci e muore
felice tra le sue braccia.
Felicità effimera? Chi muore amato
non è vissuto a lungo?
Lo sa la dea che l’eroe adesso
è più vivo che mai
nella terra nei fiori nella linfa
lungo i rami degli alberi
nelle sue braccia.


Le héros

Le ciel nuageux et gris
ouvre soudain
une déchirure lumineuse.
Les arbres étendent
largement leurs branches
pour que la sève monte
des racines de la terre et coule
impétueusement
dans les veines des feuilles
les transformant en joyeuses émeraudes.
Les fleurs ouvrent ses pétales
en font une prairie aux mille couleurs
qui enivrent les papillons les abeilles
et les petits insectes qui volent aveugles.
Le ciel se ferme et se rouvre
comme les yeux du chat
qui veille les longues attentes dans la nuit.
Et ce sont les yeux d’une déesse qui apparaissent.
Ils réchauffent l’air calment la mer
rivalisent avec la couleur grise du ciel.
Amoureuse elle regarde d’en haut le héros
qui lutte le long des pentes de l’existence
armé de musique et de paroles
contre les cruels cyclopes
qui forgent des couteaux
dans les cavernes obscures de ses faiblesses.
Fatigué il invoque la déesse
sente sa voix, sa lumière
qui l’inonde de la chaleur de son corps
le feu de ses baisers et meurt
heureux dans ses bras.
Bonheur éphémère ? Celui qui meurt
n’a-t-il pas vécu longtemps ?
La déesse sait que le héros
est maintenant plus vivant que jamais
dans la terre dans les fleurs dans la sève
le long des branches des arbres
le long de ses bras.


The hero

The cloudy and gray sky suddenly
opens a luminous tear.
The trees spread their branches
wide so that the sap rises
from the roots of the earth
and flows impetuously
into the veins of the leaves
turning them into joyful emeralds.
The flowers open its petals
and create a meadow of a thousand colors
who intoxicate butterflies bees
and small insects that fly blind.
The sky closes and reopens
like the eyes of the cat
watching over the long waits in the night.
And it is the eyes of a goddess that appear.
They warm the air calm the sea
compete
with the gray color of the sky.
In love she watches from above the hero
who struggles along the slopes of existence
armed with music and words
against the cruel Cyclops
who forge knives in the dark caverns
of his weaknesses.
Tired he invokes the goddess
hears her voice her light that floods him
the warmth of her body
the fire of her kisses and dies
happy in her arms.
Ephemeral happiness? Does he who dies
not has lived long?
The goddess knows that the hero
is now more alive than ever
in the earth in the flowers in the sap
along the branches of the trees
along the her arms.


El héroe

El cielo nublado y gris
abre de repente
una rasgadura luminosa.
Los árboles extienden sus ramas
para que la savia suba
de las raíces de la tierra
y fluya impetuosamente
por las venas de las hojas
convirtiéndolas en alegres esmeraldas.
Las flores abren sus pétalos
crean una pradera de mil colores
que embriagan las mariposas abejas
y pequeños insectos que vuelan ciegos.
El cielo se cierra y se vuelve a abrir
como los ojos del gato
que vigila las largas esperas en la noche.
Y son los ojos de una diosa los que aparecen.
Calientan el aire calman el mar
rivalizan con el color gris del cielo.
Enamorada mira desde lo alto al héroe
que lucha por las laderas de la existencia
armado de música y palabras
contra los crueles cíclopes
que forjan cuchillos en las oscuras cavernas
de sus debilidades.
Cansado invoca a la diosa siente
su voz su luz que lo inunda
el calor de su cuerpo
el fuego de sus besos y muere feliz
en sus brazos.
¿Felicidad efímera?
¿El que muere no ha vivido mucho?
La diosa sabe que el héroe
está ahora más vivo que nunca
en la tierra en las flores en la savia
a lo largo de las ramas de los árboles
a lo largo de sus brazos.

Donatella Pezzino – Recensione a “Formule dell’anima”del 2011

La vicenda terrena dell’anima è continua ricerca. Di affermazione, di sublimazione; di un punto molle dal quale affiorare per ritrovare le proprie radici. Una zona di frontiera che può essere il sogno, la spiritualità, la meditazione: in altri termini, un luogo da cui lo spirito può trascendere e liberarsi. In Marcello Comitini, invece, lo specchio attraverso cui l’anima si palesa è proprio la carnalità.

La sua è la poesia dei colori che feriscono gli occhi, degli umori corporei, dei profumi di pelle anonima percepiti una sola volta e mai dimenticati; queste e altre sensazioni passeggere, in lui, diventano le “formule” che consentono all’anima di dare corpo e voce ai dolori più nascosti, al disagio di una vita estranea, ad un’ancestrale e inestinguibile fame d’amore. Una dicotomia che è l’uomo stesso, inesorabilmente immerso nella realtà sensibile e, ad un tempo, segretamente ossessionato dalla sua anima.

La condizione umana raccontata dal Comitini è quella, contraddittoria e lacerante, del pazzo; del reietto che non sa fare a meno della gente mentre la deride, la impaurisce, l’allontana da sé. E la cui follia sta proprio in quel voler mettere l’uomo di fronte a sé stesso, mostrandogli quanto siano subdoli e ingannevoli i sogni di cui si nutre:

E torna l’alba, torna il sole a svegliare

ombre assonnate e bave luccicanti

A volte un albero in piazza per scalare una montagna.

A volte un sudicio scalino per sedersi e piangere.

Sperduto nella città tentacolare, quest’uomo è un granello di polvere nel brulichio, parte integrante di quella stessa materia che lo condanna all’isolamento; è il manichino che guarda dall’angusta monade della sua vetrina il disperato viavai della folla e la luce del tramonto che muore, considerando l’inutilità del tutto e provandone allo stesso tempo un’acuta, struggente malinconia:

E il manichino vede dentro i loro occhi

la penosa ansietà che li trascina,

l’inconsapevole tristezza che ciascuno sia

un palpitare di scaglie dentro l’acque

Stridente è il contrasto – che nasce in Comitini dalla nostalgia della sua terra – fra la quiete consapevole della natura e l’aria asfittica di questa umanità alienata che, nell’immenso non-luogo dove tutto è rumore e cemento, cigola e si ripete come un ingranaggio qualsiasi:

Non conoscono il dio che li sorveglia

che spesso chiede sacrifici d’uomini,

che stanchi li ributta sulle strade a sera

e nella ragna dei meandri li rinsacca.

Spesso il rimpianto per la propria terra lontana, qui, è appena percepibile; non è il lamento angoscioso dell’emigrante, né la rabbia del ragazzo provinciale deluso nei suoi sogni di grandezza. Piuttosto, il rimpianto si è trasformato in amarezza esistenziale, rassegnata e sottile, come un colore smorto che resta sullo sfondo.

E fu la fuga, fu tentare il mare da una terra a un’altra,

fu sottomettere la vita alle sue onde ostili.

E’ fin troppo inevitabile, in questo contesto, perdere il contatto con i propri desideri, i propri ricordi, il proprio anelito alla felicità. La felicità, soprattutto, sembra la più illusoria delle chimere: tutta la vita non è che un lungo succedersi di disinganni. Felicità e amore sono perduti nello stesso istante in cui li si afferra.

Vidi l’amore farsi irraggiungibile

Nel sole che moriva lentamente

Il sole, la città, la natura: come da un treno in corsa, i paesaggi scorrono in simbiosi con gli stati d’animo e, come questi, cambiano continuamente. E in questo susseguirsi di scenari sempre nuovi, gli elementi e le emozioni si vivono e si contaminano reciprocamente, esprimendo in immagini efficaci e dirette l’intimo travaglio del poeta:

Ed è così che il vento incarna la sua pena

La carnalità è, allora, il mezzo per riscattare questa perenne disillusione, il varco attraverso il quale tutto ciò che lo spirito ha perduto può farsi strada e riemergere. La donna, soprattutto: questa donna che è corpo, sorriso, abbraccio lascivo, sensualità bruta. A prima vista, il Comitini amante è un gaudente; ma a ben guardare, questo suo modo di vivere l’amore nasconde un dolore profondo, un abbandono dal quale, fin da bambino, non è riuscito a difendersi e che rivive nel ricordo impietoso della madre:

Erano gli occhi come acuti spilli

e le parole cadevano pesanti

Un amore che è frutto gracile, fiore mai sbocciato; sulle labbra del bambino e nel cuore dell’uomo.

Come in un sonno odiato i nostri occhi

hanno seguito falsi simulacri

di pietà e d’amore.

O forse il solo possibile è accaduto:

mai la vita ha sospeso

il suo terribile patto col dolore.

Le anime sono universi che non riescono a toccarsi, a compenetrarsi: l’unico contatto possibile fra due esseri umani, quindi, è puramente carnale. Si possiede il corpo, nell’incapacità di possedere l’anima:

Attenderò qualcuno che ridendo mi schiaffeggi

e in un buco oscuro scarichi il mio sangue.

Non importa a chi appartenga quella pelle, quel profumo: le donne di Comitini sono ombre – seppur di carne e di sangue – evanescenti. Amori giovanili, donne disinibite o prostitute: semplicemente un corpo, disposto a concedersi senza chiedere nulla in cambio. Ed è quindi nel corpo che il poeta riversa, insieme alla passione sensuale, quella dolcezza quasi infantile sopravvissuta alle amarezze e al cinismo:

Stranita dagli orgasmi le parole

ti ronzavano in gola come mosche

– come farfalle ti dicevo allora

che suggevo alle tue labbra il soffio

come la misteriosa devozione ad una stimmate.

Erano le parole

un freddo ricucire le ferite

nenie cantate sulla bocca di una storia

d’amore terminato senza nascere.

E comparivano vaghi i miei rimorsi

i miei passi infelici lungo il muro

le solitudini in cui ti rimpiangevo

tutte le volte che tra le tue braccia

ho goduto la gioia d’essere nessuno.

Un cinismo che è più una corazza, un baluardo: dietro, c’è il cuore di un bambino che rincorre il suo aquilone, meravigliandosi che i piedi affondino ancora nella sabbia mentre tutto il resto si libra in alto. Dopotutto è qui, fra le sue antiche illusioni, che l’anima può davvero ritrovare sé stessa.

Forse negli avanzi delle nostre povere cose

forse nei ristagni del tempo tra i ricordi,

forse nei sogni che ancora ci consolano.

*

Donatella Pezzino Giardini di Poesia

Donatella Pezzino, storica, scrittrice, autrice di testi poetici e recensioni. Si occupa di storia religiosa, storia e letteratura femminile, teologia cattolica, poesia, archeologia, arte cristiana, storia della Sicilia. Sue pubblicazioni e ricerche sono presenti su Academia.edu, oltre che su riviste storiche e letterarie. Collabora con il sito di attualità “Alessandria Today“. Sul blog del collettivo “Bibbia d’Asfalto“, di cui fa parte dal 2013, tiene la rubrica “Caffè letterario” sui poeti italiani dell’800 e del ‘900.

Scrivere lentamente (Ita – Fr – Eng – Esp)

Odilon Redon, The blue tunic

Scrivere lentamente

Scrivere lentamente affinché sboccino i fiori
i rami si riempiano di foglie
e la linfa salga a tingerle di verde
tènere prima poi sempre più verdi.
Attendere il vento che dia loro la voglia
di fremere alle carezze del sole e della pioggia
alle tenerezze misteriose della luna.
Infine stanche cadere sulle lenzuola gialle
tra le braccia inconsapevoli della terra.
È già tutto finito? Prima ancora
di terminare a scrivere? L’amore
che spinge a credere d’essere vivi
è andato perduto. O tutto rinasce
dalla putredine della carne?
Non siamo tutti parte del movimento
misurato e perfetto dell’universo?
L’essenza dell’anima è meno delle foglie?
Domande inutili.
Noi che presumiamo essere vento
pioggia e linfa ma con le nostre mani
spezziamo il ciclo della natura
solo noi morendo ci pensiamo eterni Dei.


Écrire lentement

Écrire lentement pour que les fleurs fleurissent
et les branches se remplissent de feuilles
et la lymphe monte pour les teindre en vert,
tendres d’abord, puis de plus en plus vertes.
Attendre le vent qui leur donne l’envie
de frémir aux caresses du soleil et de la pluie,
à la tendresse mystérieuse de la lune.
Enfin fatiguées, tomber sur les draps jaunes
dans les bras inconscients de la terre.
Tout est déjà fini ? Avant même
d’avoir fini d’écrire ? L’amour
qui nous pousse à croire d’être vivants
a été perdu. Ou tout renaît-il
de la putréfaction de la chair ?
Ne faisons-nous pas tous partie du mouvement
mesuré et parfait de l’univers ?
L’essence de l’âme est-elle inférieure aux feuilles ?
Questions inutiles.
Nous que nous supposons être vent
pluie et sève mais avec nos mains
nous brisons le cycle de la nature
seuls nous mourants
nous considérons des dieux éternels.


Write slowly

Write slowly so that the flowers bloom
and the branches fill with leaves
and the lymph rises to dye them green
tender at first, then greener and greener.
Wait for the wind to make them want
to shudder at the caresses of the sun and the rain
at the mysterious tenderness of the moon.
Finally tired, they fall on the yellow sheets
in the unconscious arms of the earth.
It’s all over already? Before
we even finish writing? The love
that makes us believe we are alive
has been lost. Or is everything reborn
from the putrefaction of the flesh?
Aren’t we all part of the measured
and perfect movement of the universe?
Is the essence of the soul inferior to the leaves?
Unnecessary questions.
Us who we assume to be wind rain and sap
but with our hands we break
the cycle of nature, only we dying
think of ourselves as eternal Gods.


Escribir lentamente

Escribir lentamente para que las flores florezcan
las ramas se llenen de hojas
y suba la savia para teñirlas de verde
tiernas primero, luego más y más verdes.
Esperar que el viento les dé ganas
de temblar ante las caricias del sol y la lluvia
ante la misteriosa ternura de la luna.
Por fin cansadas, caer sobre las sábanas amarillas
en los brazos inconscientes de la tierra.
¿Ya terminó todo? ¿Antes incluso
de terminar de escribir? El amor
que nos impulsa a creer que estamos vivos
se ha perdido. ¿O todo renace
de la putrefacción de la carne?
¿No somos todos parte del movimiento
medido y perfecto del universo?
¿Es la esencia del alma menos que las hojas?
Preguntas inútiles.
Nosotros, quienes asumimos
que somos viento lluvia y savia
pero con nuestras manos
rompemos el ciclo de la naturaleza
sólo nosotros muriendo
nos consideramos dioses eternos.

Jean-Marc Feldman – murmures insistants du sommeil (Fr – Ita)

juin 2019 / Amsterdam

C’est ainsi

Les mains s’habillent de maladresse
l’esprit se fait drap
et couve les sortilèges

Le solitaire
de rosée
d’indices
d’ouvrages sans destinée
tapisse son champ
déchiffre les humeurs de sa terre
voue les gastéropodes aux gémonies
puis rentre lui aussi dans sa coquille
Il récrit sur un coin de table
les murmures insistants du sommeil
un récit qui rompt
tranche ce qu’hier il traçait
et cherche de nouvelles dalles sur lesquelles poser les pieds

Puis
ses pas fendent
un soir d’averse
une foule devenue inconnue
Comme si
l’éternité s’était posée
comme si
des mouvements humains
il se sentait soudain étranger
étranger aux langues des villes
plongé dans un bain humide
anesthésiant
où glissent les corps les bouches
dans un silence assourdissant

Puis
progressivement
le son revient
Il s’éveille assis
tout ouï et muet

Lui parvient un langage de poète
dénudé et fragile
hier encore inintelligible

Les sons dépassent l’enveloppe
prennent sens
s’insinuent et le fondent à nouveau

‘****

insistenti sussurri di sonno

È così

Le mani si abbigliano di goffaggine
la mente si fa lenzuolo
e cova gli incantesimi

Il solitario
di rugiada
d’indizi
di opere senza destino
tappezza il suo campo
decifra gli umori della sua terra
condanna i gasteropodi alla dannazione
poi anche lui rientra nel suo guscio
Scrive su un angolo del tavolo
gli insistenti sussurri del sonno
una storia che spezza
trancia quel che ieri ha tracciato
e cerca nuovi basoli su cui mettere i piedi

Poi
i suoi passi tagliano
una serata piovosa
una folla diventata sconosciuta
Come se
l’eternità si fosse posata
come se
i movimenti umani
si sentiva improvvisamente estraneo
estraneo alle lingue delle città
immerso in un bagno umido
anestetizzante
dove scivolano corpi bocche
in un silenzio assordante

Poi
gradualmente
il suono torna
Si sveglia seduto
tutt’orecchi e muto

Gli giunge il linguaggio di un poeta
nudo e fragile
ieri ancora incomprensibile

I suoni vanno oltre l’involucro
prendono senso
s’insinuano e lo sciolgono nuovamente

traduzione di Marcello Comitini