
Otto Dix, Autoritratto con famiglia,1927 (partic.)
Gesticolo, mi sbraccio quasi danzo
lungo i muri nei viali ombrosi o in pieno sole
fermo in mezzo ai marciapiedi
che la gente percorre come un fiume.
Scruto il signore in giacca e con gli occhiali
rido alla ragazza che mi sfugge impaurita
ghigno ai bambini divertiti
strattonati dalla mamma.
Supplico a un dio che mi risponde
e al cielo e al vuoto.
A squarciagola canto il desiderio, la mia fronte bassa
il cuore rosso lunghe attese i miei rimpianti.
Canto per chi mi ascolta e per chi ne ha paura
per chi cerca l’alba e trova la tempesta.
E a volte taccio.
A volte un sudicio scalino per sedermi e piangere.
A volte un albero in piazza per scalare una montagna.
Arrampicarmi e urlare la risata aperta
mano enorme che m’afferra
alla nuca e mi costringe a ridere.
E poi da un ramo i piedi penzoloni a brontolare
con un viso di gesso e sguardo esterrefatto.
Dal ramo non si vedono i tetti delle case.
Tutt’intorno desolati pianeti
di cemento colorato d’ocra e giallo.
È la città che vedo,
un affollarsi d’ombre uno sfilare di lucenti bave,
linfa frenetica che scorre nelle strade
e nella notte luccicando appare
ricca di gioie e di piacere,
senza rancori né inquietudini, senza rimorsi e senza colpe.
E in me un affanno inesplicato assale
e il gelo della notte mi spinge fuori dal mio insano ridere.
Freddo e inaridito cammino per i viali oscuri,
temendo che nei muri si spalanchino sospinte dal furore
innumerevoli porte
come lacrime nel terso rabbrividire delle stelle.
Qui solo il vento della tramontana
ridona vita alle memorie.
E ora vedo queste madri ritte nel vano buio delle porte
come statue scheggiate dall’oblio,
soffiare sulle ceneri dei sogni.
I vostri gesti intendo madri
che sperate svegliare i vostri figli
prima che i loro sogni si trasformino in rimpianti disperati.
E torno quel che ero, torno a gridare
“non sia per voi la vita il sordo rotolare
del nottambulo tra la veglia e il sonno”.
E torna l’alba, torna il sole a svegliare
ombre assonnate e bave luccicanti
A volte un albero in piazza per scalare una montagna.
A volte un sudicio scalino per sedersi e piangere.
Gesticolo, mi sbraccio quasi danzo.
Le fou
Je gesticule, je retrousse mes manches, presque je danse
le long des murs dans les avenues ombragées ou en plein soleil,
je m’arrête au milieu des trottoirs
parcourus par les gens comme une rivière.
Je regarde un monsieur avec sa veste et des lunettes
Je ris à la fille qui m’échappe effrayée
Je ricane aux enfants amusés
bousculés par leur mère.
Je supplie un dieu qui me répond
et le ciel et le vide.
A grands cris je chante le désir, mon front bas
le cœur rouge, les longues attentes, mes regrets.
Je chante pour ceux qui m’écoutent et pour ceux qui n’ont peur
pour ceux qui recherchent l’aube et trouvent la tempête.
Et parfois je me tais.
Parfois une marche sale pour m’asseoir et pleurer.
Parfois un arbre sur la place pour escalader une montagne.
Me grimper et crier le rire ouvert
main énorme qui me prend à la nuque et me force à rire.
Et puis d’une branche les pieds pendants à grogner
avec mon visage en gypse et le regard étonné.
De la branche, on ne voit pas les toits des maisons.
Tout autour planètes désolées
de ciment coloré de jaune et ocre.
C’est la ville que je vois,
une foule d’ombres un défilé de baves luisantes,
la sève frénétique qui coule dans les rues
et brillant dans la nuit elle apparaît
riche de joies et de plaisir,
sans rancune ni anxiété, sans fautes et sans remords.
Et une angoisse inexplicable m’assaille
et le froid de la nuit me pousse hors de mon rire fou.
Froid et desséché je marche dans les sombres avenues,
craignant que dans les murs elles s’ouvrent largement
poussées par la fureur innombrables portes
comme des larmes dans le frisson clair des étoiles.
Ici, seul le vent de tramontane
redonne la vie aux souvenirs.
Et maintenant je vois ces mères dressées
dans le baies sombre des portes
comme des statues ébréchées par l’oubli,
qui soufflent sur les cendres des rêves.
Vos gestes, je veux dire, mères
qui espérez réveiller vos enfants
avant que leurs rêves ne se transforment en regrets désespérés.
Et je reviens à ce que j’étais, je recommence à crier
“la vie ne soit pas pour vous le roulement sourd
du noctambule entre le réveil et le sommeil ».
Et l’aube revient, le soleil revient réveiller
les ombres endormies et les baves scintillantes
Parfois un arbre sur la place pour escalader une montagne.
Parfois, une marche crasseuse pour s’asseoir et pleurer.
Je gesticule, je retrousse mes manches, presque je danse.