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Cerco nella tua bocca la sorgente
del fiume sotterraneo che ti attraversa,
gettando in alto alle tue cosce
la sua schiuma di pianta appena tagliata.
Quando schiacci il tuo ventre contro di me
quando le mie dita ti circondano la gola,
hai parole dolci come la saliva,
parole che sarebbero germogliate dopo un temporale.
Del tuo corpo faccio un ponte
che mi conduce in un mondo
dove i nostri denti si urtano contro lo stesso bicchiere d’aria,
dove i nostri sguardi a forza di essere vicini creano la notte tra loro.
Non vivo più di giorno in giorno
poiché i tuoi baci fanno parte del mio futuro
e noi andiamo alla fine del bagliore
tracciato dal lampo che risale le nostre vene.
8
Mi bastano pochi gesti per ritrovare,
sepolta sotto la tua pelle, la pianta nuda che sei
e, vacillando con tutto il sole conquistato dai torrenti,
entri nella notte con il giorno davanti a te.
Mi basta toccare la punta dei tuoi seni
perché si rompano le mille chiuse
che trattengono tra noi un peso d’acqua pari a quello del mare,
affinché tutte le luci si accendano in noi.
E quando nella chiarità delle lenzuola,
non sei altro che un ventaglio di carne,
non vedo l’ora di arrestarlo sul mio corpo
con una carezza che getto in te come un sasso.
Lucien Becker, Rien que l’amour, (Ed. La Table Ronde,2019)
traduz. di Marcello Comitini
7
J e cherche dans ta bouche la source
du fleuve souterrain qui te parcourt
en rejetant en haut des cuisses
son écume de plante fraîchement coupée.
Quand tu écrases ton ventre contre moi,
quand mes doigts aiguisent ta gorge,
tu as des mots doux comme la salive,
des mots qui auraient poussé après un orage.
De ton corps je fais un pont
qui me conduit dans un monde
où nos dents se cognent contre le même verre d’air,
où nos regards à force d’être proches font la nuit entre eux.
Je ne vis plus au jour le jour
puisque tes baisers font partie de mon avenir
et nous allons jusqu’au bout de la lueur
que la foudre trace en remontant nos veines.
8
Il me suffit de quelques gestes pour retrouver,
enfouie sous ta peau, la plante nue que tu es
et, vacillant de tout le soleil conquis par les ruisseaux,
tu entres dans la nuit avec le jour devant toi.
Je n’ai qu’à toucher la pointe de tes seins
pour que soient soudain rompues les mille écluses
qui retiennent entre nous un poids d’eau égal à celui de la mer,
pour que toutes les lumières s’allument en nous.
Et quand dans la clarté du drap,
tu n’es plus qu’un éventail de chair,
j’ai hâte de le faire se refermer sur mon corps
par une caresse que je jette en toi comme une pierre.
Lucien Becker, Rien que l’amour, (Ed. La Table Ronde,2019)
traduit par Marcello Comitini