Dal Paradiso (ITA – FR)

Chi li attende in cima alla salita i giovani, le ragazze,
bambini e adulti, vecchi ancora
certi di un’illusoria giovinezza?
Salgono e sembra che vadano in paradiso.
In fila ordinata immobili e silenziosi
due si tengono per mano
una si gira e sorride al compagno
un gradino più in basso.
Visi attenti sguardi che vagano
sui campi sconfinati dei desideri
scintillanti come astri che accecano.
Salgono con la voglia di toccare
un’illusoria libertà, di sentirsi immersi
nella felicità del mondo.
Salgono e incrociano coloro che scendono
sulla scala mobile a fianco.
Scendono ma non credono nell’inferno. Tornano
semplicemente sulla terra.
Hanno negli occhi l’incanto
delle cose poco prima sfiorate prese in mano provate
liberi forse di lasciarle dove stanno.
Cellulari multifunzione
per fotografare, giocare,
per amare ed essere amati,
chattare, maledire e sentirsi maledetti.
Abiti eleganti pantaloni alla moda
che disegnano le forme,
gonne ariose che si stringono ai fianchi,
scarpe con tacchi che snelliscono le gambe,
camicette che avvolgono i seni
e li mostrano più nudi e orgogliosi,
maglioni per toraci di uomini veri,
pantaloni per maschi che non devono chiedere,
creme per il viso le mani la pelle
per sfamare milioni di microrganismi,
oggetti per la casa che scintillano,
mettono ordine, salvano lo spazio
abbigliamenti intimi dai colori lievi
come petali che nascondono
i sessi inesistenti dei manichini e risvegliano
il piacere d’essere spogliate, di toccare
il corpo dell’amata.
Scendono. Negli occhi il clamore dei desideri.
Tra le dita ancora
le impalpabili sensazioni, l’allegria del disordine
armonioso dei colori.

Tornano da un infernale paradiso.

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Du paradis

Qui les attend au but de la montée, les jeunes, les filles,
les enfants et les adultes, les âgés encore
sûrs d’une jeunesse illusoire?
Ils montent et semblent aller au paradis.
En rang, alignés, immobiles et silencieux
deux se tiennent par la main
une se tourne et sourit à son copain
une marche plus en bas.
Visages attentifs, regards errants
sur les champs illimités de désirs
brillants comme des étoiles qui aveuglent.
Ils montent désirant de toucher
une liberté illusoire, de se sentir plongés
dans le bonheur du monde.
Ils montent et croisent ceux qui descendent
par l’escalier roulant à coté.
Ils descendent mais ils ne croient pas en l’enfer. Simplement
ils reviennent sur la terre.
Dans leurs yeux il y a l’enchantement
des choses qu’ils ont effleurées, prises en main, essayées,
libres peut-être de les laisser où elles sont.
Smartphones multifonctions
pour photographier, jouer,
aimer et être aimé,
bavarder, maudire et se sentir maudit.
Vêtements élégants pantalons à la mode
qui dessinent les formes,
jupes évasées qui se resserrent au niveau des hanches,
chaussures à talons amincissant les jambes,
chemisiers qui s’enveloppent autour des seins
en les montrant plus nus et fiers,
chandails pour la poitrine des vrais hommes,
pantalon pour les garçons qui n’ont pas à demander,
crèmes pour le visage, les mains, la peau,
pour nourrir des millions de micro-organismes,
articles ménagers qui scintillent,
ramènent l’ordre, économisent l’espace.
Sous-vêtements aux couleurs délicates
comme des pétales qui cachent
les sexes inexistants des mannequins et éveillent
le plaisir d’être dépouillée, de toucher
le corps de la bien-aimée.
Ils descendent. Dans les yeux, la clameur des désirs.
Entre les doigts encore
les sensations impalpables, la joie du désordre
harmonieux des couleurs.

Ils reviennent d’un paradis infernal.