Châteaux de sable – Sand castles – Un poème de Mario Luzi et mon commentaire – A poem by Mario Luzi and my comment.

 

 

Je dédie la traduction de cet article à mes amis et lecteurs francophones qui ont exprimé leur “J’aime” dans mon précédent article (ici) dans lequel je commentais en italien un petit poème du poète Mario Luzi.
J’ai traduit mon article et le poème, pour les rendre pleinement compréhensible à mes amis français (malgré Salvini et Di Maio).

 

I dedicate the translation of this article to my English friends and readers who expressed their “Like” in my previous article (here) in which I commented in Italian a small poem of the poet Mario Luzi.
I translated my article and the poem, to make them fully understandable to my English friends.

Français

Quelqu’un a dit que Luzi construisait sa poésie avec des mots vides de sens. Et même moi, je me trouve souvent en train de penser que ses poèmes se dressent comme les châteaux d’un enfant qui joue avec le sable. Et je le croirais vraiment si je ne connaissais pas le chemin humain et poétique de Luzi.
Bien sûr, il connaît le mot mieux que beaucoup de professionnels du verbe. Mais il est également vrai qu’il a toujours montré qu’il connaissait la nature, et je dirais aussi l’âme de tout, humain, animal, végétal, minéral, comme très peu de gens peuvent y pénétrer.
Ses poèmes sont animés par tout ce qui l’entoure car il réussit à découvrir le principe vital, celui qui transforme tout pour adhérer au monde et en découvrir le sens le plus intime.

Donc, dans ce poème, dont l’absence initiale d’un sujet bien identifié nous conduit aveuglément dans les vers, Luzi nous pousse à réfléchir sur nous-mêmes comme si nous étions des voyageurs qui découvrons soudainement, et quand cela se profile réellement (parce que on est en mature âge ou dans la vieillesse), le noyau de la vie humaine qui est comparé ici à un sanctuaire.
Une fois que nous atteignons son ombre, que nous imaginons être sur un plateau au sommet d’un montagne, nous nous retournons pour découvrir quel chemin nous avons emprunté. Et dans le bonheur, et peut-être aussi dans l’effort, soulageant de la position atteinte, nous voyons loin de nous toutes les difficultés, que nous appellerions maintenant petites, qui disparaissent, deviennent plates, tombées presque dans l’oubli. Telle est la lumière que l’homme reçoit en découvrant le noyau de son existence.
Une lumière qui n’est pas exclusivement spirituelle, qui n’oublie pas la réalité et donc qui n’y est pas détachée. Luzi découvre tout ça en répondant à la question qui se pose spontanément en lui (et en nous): à qui l’homme a jamais obéi pour mettre sur le terrain un grand désir de grimper les aspérité de l’existence.
“Du monde au monde tout était rappel,
réciprocité, prière.
Et il l’était, il l’était. ”
Étant donné la religiosité du poète, il est également nécessaire faire référence à un parallèle entre la vie de l’homme et celle du Christ, qui est sorti avec la résurrection de la forme humaine. Pour Luzi, l’homme est mature et heureux lorsqu’il atteint la conscience de sa potentialité divine.

Le sanctuaire le surprit, imminent.
Dommage, il était monté
à l’aveuglette
peut-être
en se distrayant trop.
Où étaient-ils? il ne les a pas trouvés
en baissant les yeux
dans le pays ci-dessous
les rochers, les falaises, les surplombs
de son itinéraire ardu –
mais il avait enflammé les signes
gravés dans sa chair.
Par là, il était sûr, il avait gravi sur ce plateau
avec la joie et hors d’haleine,
mais il ne les distinguait
plus entre eux ces escarpements,
les fourches caudines où il avait
lui, chenille, rampé
vers la lumière, la hauteur, le papillon.
Ils s’étaient effondrés dans le chaos lumineux,
voilà, elle s’était égalisée
cette mer de montagnes
sous le scintillement des sommets.
A qui avait-il obéi son ardeur?
Du monde au monde tout était rappel,
réciprocité, prière.
Et il était, il était.

 

English

Someone has said that Luzi builds poetry with empty words of meaning. And I too often find myself thinking that his poems stand up like the castles of a child playing with sand. And I would really believe it if I did not know Luzi’s poetic and human path.
Of course he knows the word better than many professionals of the verb. But it is also true that he has always shown that he knows nature, and I would also say the soul, of anything, human, animal, vegetable, mineral, as very few can penetrate it.
His poems are animated by all that surrounds him because he succeeds in discovering the vital principle, that which transforms everything in order to adhere to the world and to discover their most intimate meaning.

So in this poem, whose initial absence of a well-identified subject, leads us blindly into the verses, Luzi actually pushes us to reflect on ourselves as if we were wayfarers who suddenly discover, and when it is really looming (because in mature age or old age), the core of human life that is compared here to a sanctuary.
Once we reach its shadow, which we imagine on a plateau at the top of some summit, we turn back to find out which way we have come. And in the happiness and perhaps also in the effort, soothing for the position reached, we see far away all the difficulties, which we would now call small, fade away, become flat, almost fallen into oblivion. So much is the light that man receives in discovering the core of his existence.
A light that is not exclusively spiritual, forgets of reality and therefore from this detached. Luzi discovers it by answering the question that in him, and in us, arises spontaneously: the man to who has he ever obeyed for to put into the field a great desire to climb through the harshness of existence.
“From the world to the world everything was recall,
reciprocity, prayer.
And he was, he was. ”
Given the religiosity of the poet, there is also a reference to a parallel between the life of man and that of Christ, which came out with the resurrection from the human form. For Luzi man is mature, happy when he reaches the awareness of his divine potentiality.

 

The sanctuary surprised him, imminent.
Too bad, he had come
up blindly
perhaps
too digressing.
Where were they? he did not find them
lowering your eyes
in the country below
rocks, cliffs, overhangs
of his arduous itinerary –
but he had ignited the signs
engraved in his flesh.
For there, he was sure, he had climbed on this plateau
with joy and out of breath,
but he did not distinguish them
more between them these escarpments,
the caudine forks where he had
him, worm, crawled
towards the light, the height, the butterfly.
They had collapsed in the bright chaos,
here he had equalized himself
that sea of mountains
under the sparkling of the peaks.
To whom had he obeyed his strength?
From the world to the world everything was recall,
reciprocity, prayer.
And he was, he was.

 

8 pensieri su “Châteaux de sable – Sand castles – Un poème de Mario Luzi et mon commentaire – A poem by Mario Luzi and my comment.

    • Adriana, sono io che ti ringrazio per tutto ciò che pubblichi, per quelle vite colme di arte che tornano a palpitare nelle tue parole. E sono grato anche alla mia amica tachimio (Isabella Scotti) che mi ha indirizzato a te. Un carissimo saluto.

      "Mi piace"

    • Merci Dom! Je suis content que vous ayez apprécié mon travail de traduction.
      Traduire est un travail que je fais volontiers pour mes amis, afin qu’ils puissent comprendre ce que j’écris.
      Suis-je un écrivain célèbre? Ai-je le droit d’envahir l’esprit et le cœur des autres? Non! Je suis un écrivain inconnu et je le resterai. Mais j’ai des amis qui lisent ce que j’écris et l’apprécient. Il est donc de mon devoir de leur permettre de comprendre ce que j’écris. Et ils me pardonnent les erreurs de traduction.
      Moi aussi, je lis avec grand plaisir ce que vous écrivez.
      À bientôt.

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